Le bon usage d’un interprète

Information tirée de l’Association des Interprètes et Traducteurs en Langue des Signes de Belgique Francophone – ABILS

Préparation

Quel que soit le type d’intervention qui nécessite la présence d’un interprète, des éléments de contexte lui sont indispensables pour effectuer un travail de qualité. Le service d’interprète vous demandera :

  • le cadre de la rencontre,
  • les nom et fonction des participants, s’ils se connaissent.
  • les précédents éventuels (entretien, réunion, conférence, formation, information…),
  • les documents qui seront utilisés (texte, procès-verbal, diapositive, image, film…).

Tous ces éléments sont à fournir au service, le plus tôt possible, dès la réservation si cela est faisable. Plus les informations sont claires et complètes, plus l’intervention de l’interprète sera pertinente.

Dans le cadre d’une intervention de type « conférence », la préparation en amont est indispensable. Le service d’interprétation peut s’octroyer le droit d’annuler une prestation si des éléments de préparation n’ont pas été fournis, ou insuffisamment à l’avance.

Gestion de l’espace physique et sonore

  • Positionner l’interprète face aux participants qui suivent les échanges à partir de la langue des signes. Attention, ni l’interprète ni les participants sourds ne doivent se trouver à contre-jour,
  • En fonction de l’intervention, la place de l’interprète varie :

– Entretien en face à face : l’interprète se tient à côté de l’entendant, légèrement en retrait.
Réunion : l’interprète se positionne à côté du modérateur de séance. Attention, celui-ci doit absolument tenir son rôle, à défaut l’interprète ne pourra tenir le sien.
Conférence : l’interprète se trouve sur l’estrade pour être bien visible. Une lumière ciblée sur ce dernier est essentielle, surtout si la salle est plongée dans le noir pour la diffusion de documents. En ce cas, l’interprète doit pouvoir visualiser les éléments diffusés, soit directement sur l’écran général ou mieux sur un retour suffisamment grand et de qualité. Un retour son spécifique est indispensable à l’interprétation. Pensez aussi aux micros si les participants peuvent être amenés à s’exprimer.

Prise en compte du décalage

L’interprétation, même en simultané, se fait avec un décalage de quelques secondes. N’attendez pas de réactions immédiates et ne soyez pas surpris si les personnes qui suivent votre discours grâce à l’interprétation réagissent « en retard ».
L’interprétation permet de faire un pont de communication entre deux langues et deux cultures. Il peut arriver que les différences culturelles rendent la traduction difficile, voire impossible, et que les réactions soient surprenantes :

  • Il est souvent impossible de traduire de l’humour, et ce quelles que soient les langues de travail. Ne soyez pas surpris si votre interlocuteur ne réagit pas comme vous l’attendez.
  • Des éléments très culturels nécessiteront de longues périphrases pour leur interprétation. Pour exemple, tous les éléments qui se rapportent à la musique ont souvent peu de résonance pour la communauté sourde et inversement, le congrès de Milan ou Saint-Jacques ne signifient rien pour les entendants.
  • Si vous utilisez des termes spécifiques, propres à votre structure, des sigles, et même si tous les participants les comprennent, l’interprète pourra vous demander de les rendre plus explicites. Il est très difficile de traduire des éléments qui n’ont pas de sens.
  • De même, les personnes sourdes veilleront à expliciter les signes non standards qu’ils utiliseront. Ainsi, les noms-signes de personne ou de lieu doivent être suivis de leur épellation.
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